LES SALINES DE MARAS AU PEROU-----Mamallay air évocatif Quetchua joué au quénacho (quéna ténor) par Joseph.ien --Aa-------------------------------------

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Les salines de Maras, sont établies sur le flanc d'une vallée, elles fonctionnent un peu à la manière des marais salants, c'est l'évaporation de l'eau salée qui produit le sel. Mais ici la source de l'eau salée n'est pas la mer ou l'océan, elle est d'origine souterraine, l'eau très salée sort du flanc de la montagne sous forme d'un ruisseau.

Deux possiblités géologiques peuvent expliquer l'existence de la source d'eau salée.

1° Le plissement des Andes a concerné comme pour le sel gemme de nos mines, des couches de sel déposées dans des salars comme il en existe encore actuellement à l'air libre en Bolivie et au Chili, les entrainant dans le sous-sol. Les eaux des nappes aquifères s'accumulant dans le sous sol finissent par atteindre ces couches de sel qu'elles vont dissoudre, les nappes profitant de zones de roches perméables ou de failles ou fissures s'écoulent à la surface sous forme de sources d'eau salées.

2° Le plissement des Andes a enfoui dans le sous sol une poche d'eau salée, ou une nappe d'eau salée,la poche est entourée d'une paroi rocheuse complétement imperméable, cette poche d'eau liquide ou cette nappe logée dans les interstices de roches est fossilisée et ne se renouvelle pas, mais au cours de l'histoire géologique, une fissure (une faille par exemple, les Andes sont très sujettes à des tremblements de Terre) ouvre une voie dans la paroi imperméable, et l'eau salée s'écoule alors vers la surface et forme ainsi une source.

Les indiens (descendants des Incas) propriétaires de ces salines n'ont jamais cherché à élucider cette question d'origine, de peur de tarir cette source, mais elle pourrait très bien se tarir naturellement, soit parce que le niveau de la nappe devient trop bas ou qu'un tremblement de terre obture l'exutoire.

Les peuples de cette région exploitent cette eau salée pour produire du sel depuis de longs siècles probablement dès les 3ème et 2ème siècles avant notre ère et peut être plus tôt. A l'époque des Incas c'étaient ces salines qui fournissaient Cuzco et une grande partie du Pérou en sel. Les hommes ont ainsi creusé le flanc de la montagne pour construire des milliers de petits bassins à fonds plats, les plus grands ne dépassent pas 20 m2, mais souvent ils sont bien plus petits.

Les différents bassins appartiennent aux mêmes familles de Maras depuis des générations elles possédent aussi des terres sur le plateau. En réalité l'exploitation du sel n'est pas suffisante pour subvenir aux besoins des familles, qui doivent complèter leurs revenus par des productions agricoles.

Concurrencé par le sel marin ou des salars exploité industriellement l'exploitation des salines est peu rentable et beaucoup des familles abandonnent l'exploitation de leurs bassins. Les bassins ne sont pas exploitables toute l'année particulièrement pendant la saison des pluies.

Nous avons fait la visite du site en fin avril au début de la saison sèche, cela correspondait avec la remise en état des bassins pour débuter une nouvelle saison de récolte de sel. Cela consiste: à enlever tous les dépots terrigènes des bassins et en une consolidation de leurs fonds, en un nettoyage des canaux qui amènent l'eau depuis le canal principal vers les bassins ou bien a en creuser de nouveaux. Quand les bassins sont prêts on débouche l'ouverture du bassin sur le canal d'alimentation pour y mettre une fine couche d'eau salée qui après fermeture du bassin, est évaporée jusqu'à saturation et dépôt du sel, ensuite comme dans les oeillets de nos marais salants le sel est recueilli dans le fond du bassin à mesure de son dépôt, il est aussi possible de recueillir à la surface de l'eau salée de la fleur de sel (la couche de surface du dépôt de sel donne un sel très blanc car dépourvu d'algues et d'impuretés). Sur le site les exploitants disposent d'une coopérative d'exploitation, pour vendre leur production.

Les salines de Maras ont été évoquées dans une émission de télévision de Fr3 (des racines et des ailes). Ainsi ils ont montré que pour trouver de nouveaux débouchés internationaux à ce sel il était mélangé et parfumé avec des herbes médicinales Incas cueillies dans la Cordillère des Andes, ce qui lui procure des vertus nouvelles, mais ces pratiques se font surtout au bénéfices des mélangeurs et revendeurs, les producteurs (hommes et femmes) du sel de Maras continuent à devoir se contenter d'un maximum de 1 € par jour pour leur dur travail et leurs longs cheminements par de petits sentiers à travers le plateau, de leurs champs ou de leurs habitations, jusqu'aux salines.