CARAL: la cité la plus ancienne d'Amérique.

Les ruines de la ville de Caral se trouvent au Pérou au nord de Lima sur le bord sud de la vallée du fleuve Supe qui descend des Andes. Comme il est typique dans les paysages péruviens, la vallée du fleuve est fertile grâce à l'irrigation, mais dès qu'on s'éloigne de l'eau particulièrement sur les reliefs on se trouve dans le désert. Les civilisations anciennes du Pérou prenaient bien soin de construire leurs habitats pas très loin de l'eau mais dans les zones désertiques proches inexploitables pour l'agriculture pour ne pas perdre d'espace.

Les ruines sont composées de nombreuses pyramides, dans les ruines de ces pyramides on a retrouvé des shicras (les shicras sont des sacs constitués d'une sorte de filet à grosses mailles fait en cordage de végétaux (joncs ou roseaux) tressés, et remplis de pierres. Le shicra peut peser jusqu'à 30 kg. Gràce aux shicras par le carbone 14 contenu dans leurs cordages on a pu dater avec précision l'âge des monuments de Caral . Caral remonte à 2000 à 2600 ans avant Jésus Christ, la même époque que les grandes pyramides égyptiennes, donc Caral est parmi les plus vieilles villes du monde.

Caral vue par Google Earth

Dans le fond deux pyramides à l'ouest.

Pyramides de la Huanca et pyramide de

la galerie

Une des pyramides à amphitéâtre.

Temple de l'amphithéâtre.

Temple de l'amphithéâtre

Four près du temple de l'amphithéâtre

Pierre avec géoglyphe.

Panneau de la pyramide de la Huanca

Pyramide de la Huanca

La huanca face à l'escalier de la pyramide.

La huanca (sorte de menhir)

La grande pyramide à amphithéâtre.

Structure circulaire avec la grande pyramide dans le fond

Grande pyramide vu de 3/4 sud est.

Gros plan sur la structure circulaire.

Huanca et archéologues et brouettes

Pyramide devant les sommets désertiques.

La fabrication des shicras

informations

L'utilisation des shicras.

A propos des shicras dans les constructions: chez nous on utilise aussi ce système, sur le bord des falaises, des routes de montagne on voit souvent des constructions faites avec des ensembles en forme de cubes posés les uns sur les autres chaque unité est faite avec des pierres ou de gros galets rassemblés dans des sacs en filets métalliques. L'intérêt des shicras est de pouvoir utiliser des petites pierres dans les constructions, donner de la stabilité à des matériaux qui ont tendance à rouler, de pouvoir transporter plus facilement de nombreuses pierres de petites tailles, comme les galets des rivières par exemple. La masse des shicras est limitée autour de 30 kg parce que les péruviens de l'époque ne possédaient pas de chevaux ni de boeufs et le transport se faisait à dos d'homme ou de lamas pour ces derniers la charge limite est autour de cette masse de 30 kg.

Le travail tributaire: chez les peuples précolombiens chaque famille devait souvent fournir des travaux en tribut à la collectivité, ce système s'est poursuivi jusqu'à l'époque des Incas. Ainsi pour les constructions en adobes des grandes Huacas, par exemple les Huacas de la luna et del sol près de Trujillo, les familles devaient fournir une certaine quantité de ces briques en terre sèche ou adobes, chaque famille avait sa marque particulière qui permettait de contrôler la fourniture de ces matériaux.

De même pour les shicras on devait aussi les produire sous forme de travaux tributaires, ceci devait se faire de manière permanente dans les vallées des rivières ou on trouvait tout les matériaux nécessaires pour leur fabrication, (jonc ou roseau, et galets).

En ce qui concerne les pyramides on est surpris que le concept architectural de pyramide se retrouve simultanément en plusieurs endroit du monde en même temps alors que les peuples n'ont aucune connection apparente, comme si l'idée était en l'air. On remarque aussi sur des idées plus récentes que souvent plusieurs savants dans le monde font la même découverte en même temps, parfois on les soupçonne même de se copier.

La ville sacrée de Caral-Supe (Pérou), plus vieille cité aux Amériques, a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco le 28 juin 2009.

Les ruines de Caral ont été bien conservées parce qu'elles sont dans le désert où l'action de l'érosion est moins intense que dans les régions humides, d'autre part ces ruines sont loin de toute ville et autres occupations humaines actuelles, ce qui a empêché le pillage des matériaux de construction du site. La ville se trouvait au pied de montagnes arides, elle aurait été abandonnée à la suite de violentes inondations catastrophiques qui auraient emporté une grande partie de la ville et enseveli le reste sous des torrents de boues. Les inondations catastrophiques auraient été provoquées par le phénomène climatologique El Niño qui se produit périodiquement. Le désert péruvien est particulièrement aride ainsi à Lima on n'aurait pas vu de vraies pluies depuis la conquète espagnole en 1532. El Niño entraine des pluies diluviennes dans les régions désertiques du Pérou, l'eau s'accumule dans les creux formant parfois des lacs temporaires de grande étendue, ces lacs peuvent parfois persister plusieurs années. Quand on regarde le paysage autour de Caral on a du mal à imaginer des torrents de boues et de pierrailles dévalant les pentes des montagnes désertiques qui les entourent. Mais El Niño produit des pluies torrentielles de plusieurs dizaines de cm en quelques heures, elles se rassemblent sur les pentes pour former de puissants torrents entraînant tout sur leur passage, même les édifices en pierres les plus solides ont du mal à résister et d'autres moins solides sont emportés ou recouverts par des coulées de boues ou de pierres.